L'IA licencie pour Facebook
Soixante collaborateurs d'Accenture travaillant pour Facebook ont été licenciés par une Intelligence Artificielle, a-t-on appris par l'entreprise de Consulting.
La chose est assez rare pour être soulignée, mais traduit paradoxalement un malaise profond : Facebook s’est appuyé sur une intelligence artificielle afin d’organiser un plan de licenciement. Comme le rapporte le journal britannique du Daily Mail, 60 consultants de l’entreprise Accenture, travaillant à plein temps pour le compte du réseau social, ont été prévenus de leur licenciement par visioconférence, après avoir été désignés par un algorithme.
La maison-mère de Facebook sous le feu des critiques
A l’heure actuelle, Meta, la maison-mère de Facebook, n’a pas souhaité révéler les détails de ce procédé, évitant ainsi de se justifier sur les critères de sélection ayant été retenus par l’intelligence artificielle afin de sélectionner ces malheureux élus. Tout juste, les ressources humaines de Facebook ont-elles simplement confirmées du bout des lèvres que les collaborateurs ont bel et bien été « sélectionnés au hasard. »
Cette façon de faire semble en tout cas aller de pair avec le discours donné par Mark Zuckerberg il y a quelques semaines de cela, au moment de la présentation des résultats financiers décevants de Meta. L’entrepreneur avait évoqué sa volonté de mettre en place des outils permettant de se séparer rapidement des employés « n’ayant plus leur place » au sein du groupe. Force est de constater qu'il a réussi son pari malgré un choix éthique ou moral logiquement discutable.
Les algorithmes s’invitent dans les ressources humaines, y compris en France
Ce n'est pas la première fois toutefois qu'une intelligence artificielle (IA) est à l'origine d'un plan social aux Etats-Unis. Le 7 septembre dernier, la radio RMC se faisait ainsi d'une autre entreprise technologique, Xsolla, aux méthodes similaires. Cette dernière a récemment supprimé 150 postes, toujours en passant par une IA. Mais cette fois rien d'aléatoire : l'algorithme avait analysé le contenu des mails de salariés, leur taux de présence, leur activité, les documents sur lesquels ils travaillaient, et, sur cette base, avait déterminé des profils "pas assez engagés et improductifs" pour leur montrer la porte de sortie.
En France, le Code du travail protège cependant les salariés et encadre strictement le licenciement, avec un entretien préalable obligatoire, en présence d’une personne physique qui représente l’employeur. Néanmoins, des logiciels d’analyse de performance peuvent très bien orienter la décision d’un DRH humain. Ailleurs, la donne est évidemment différente et certaines entreprises américaines semblent d'ores et déjà avoir changé de braquet...